Comment calculer le coût de ses matières premières pour optimiser ses dépenses ?
Face à l'augmentation spectaculaire du prix des ressources, les entreprises doivent redoubler d'efforts pour faire des économies tout en évitant d'augmenter radicalement le prix de leurs produits. L'une des possibilités consiste à calculer précisément le coût des matières premières engagées. L'analyse des coûts des matières premières nécessite de bien comprendre comment comptabiliser les dépenses engagées.
Qu'est-ce qu'une matière première ?
Une matière première correspond à une marchandise dont a besoin une entreprise pour fabriquer ses propres produits. La matière première est, par définition, un produit non manufacturé, ce qui signifie qu’il n’a pas été transformé avant d’être parvenu à l’entreprise qui l’a achetée. Par exemple, le bois, l’aluminium ou le plastique sont considérés comme des matières premières. C’est également le cas des denrées énergétiques nécessaires à la production, tels que le gaz, l’électricité, l’eau, etc.
Les matières premières sont cotées en bourse, ce qui signifie que leur valeur sur le marché mondial varie en fonction de l’offre et de la demande. En raison du contexte économique actuel, le coût des matières premières a tendance à monter en flèche, ce qui peut provoquer des pénuries sur l’exportation de certaines marchandises. Les entreprises ont dont tout intérêt à contrôler d’encore plus près le prix de leurs matières premières ainsi que leur utilisation, quels que soient leur secteur et leur taille.
La méthode du calcul des coûts complets
Le coût total représenté par les matières premières peut se décomposer en deux parties différentes : les coûts directs et indirects. Ces facteurs de coûts se retrouvent aussi bien dans les petites entreprises locales que dans les grands groupes employant plusieurs centaines de salariés.
Les coûts directs
Les coûts directs sont ceux qui peuvent être directement imputés à l’acquisition des marchandises. Cela englobe le prix d’achat, avec les frais qui peuvent l’accompagner (livraison, garantie…), tout en déduisant les éventuelles ristournes et remises du fournisseur.
Prenons l’exemple d’un stock de fer de 800 kg, achetée au prix de 0,15 € au kilo. Les frais de livraison sont de 25 €, mais le fournisseur propose une ristourne de 15% en raison de la fidélité de son client. Le coût total sera de 800 * 0.15 = 120 €, auquel nous retirons une réduction de 15%, réduisant le prix à 102 €.
Les coûts indirects
La deuxième partie du coût des matières premières est légèrement plus complexe à identifier, car elle concerne les matières utilisées sur plusieurs lignes de fabrication à la fois. Lorsqu’une entreprise fabrique divers produits, elle doit prendre en compte le fait que certaines de ces matières premières vont être utilisées pour fabriquer des produits différents.
Si l’entreprise fabrique plusieurs produits différents à partir d’une seule et même matière première, il est intéressant de connaitre le coût imputable à la fabrication de chaque produit. Pour cela, il faut connaitre la quantité utilisée par chaque produit.
En reprenant l’exemple précédant, si le produit A utilise 600 kg de fer et que le produit B en utilise 200, le coût sera divisé de cette façon :
(600 * 0.15) - 15% = 76,5 € pour le produit A
(200 * 0,15) - 15% = 25,5 € pour le produit B
À cela doit se rajouter le coût énergétique des machines utilisées pour la production.
Là encore, il est difficile d’estimer avec précision le prix de l’électricité ou du gaz imputable dans la production, car contrairement aux matériaux bruts, l’énergie est utilisée dans tous les secteurs de l’entreprise, comme le service administratif ou la comptabilité. Il reste possible de connaitre la consommation de chacun de ses postes en consultant son relevé énergétique et en identifiant les postes directement concernés par la production : machines, outils informatiques…
Après avoir calculé toutes les dépenses, il est possible que vous réalisiez que celles-ci ont brutalement augmenté en raison de l’inflation.
La provision pour hausse des prix : un moyen de se protéger fiscalement de l'inflation
La prévision pour hausse des prix permet de limiter l'impact de l'inflation en se constituant une réserve de trésorerie. Il s’agit d’une déduction fiscale pour les matières premières en stock dont le prix a monté de plus de 10% dans une période de deux ans au maximum. L’entreprise peut alors constituer une provision dont le montant sera égal à l’excédent se trouvant au-dessus des 10% d’augmentation. La quantité qui sera prise en compte sera cella des stocks.
Imaginons que le prix d’une matière est passé de 20 € à 25 € l’unité entre fin 2021 et fin 2022. Cela représente une augmentation de 25 % sur le prix, ce qui signifie que l’entreprise va pouvoir calculer une provision de 25-10 = 15% sur chaque unité en stock, soit 3 €.
Si l’entreprise a en inventaire 10 000 unités de cette matière, elle va pouvoir provisionner 3*10000 = 30000 €.
Suivez votre trésorerie en temps réel
Toutes vos finances centralisées pour une vue trésorerie complète
Essayer gratuitementSuivez votre trésorerie en temps réel
Toutes vos finances centralisées pour une vue trésorerie complète
Essayer gratuitementSuivez votre trésorerie en temps réel
Toutes vos finances centralisées pour une vue trésorerie complète
Réduire ses coûts : quelles options pour les entrepreneurs ?
Les professionnels disposent d’autres leviers d’action afin de limiter les effets de la hausse des prix. Le premier d’entre eux consiste à passer en revue ses contrats fournisseurs afin d’obtenir des tarifs plus avantageux. Une entreprise qui peut compter sur plusieurs fournisseurs différents aura plus de pouvoir de négociation et pourra demander plus facilement la révision des modalités des contrats d’approvisionnement. Maintenir de bonnes relations avec ses tiers est important pour qu’ils soient plus enclins à accepter un changement ou une réduction des prix.
De manière générale, l’entreprise doit se demander s’il existe pour chaque centre de dépense une alternative plus abordable.
Par exemple, est-il possible d’utiliser un matériau moins cher pour fabriquer un même produit, sans que cela affecte trop la qualité générale ? Ou bien de remplacer une machine énergivore par une autre plus moderne ?
Autant d’aspects qu’il est important d’analyser en période d’inflation. Une entreprise peut de cette manière conserver sa marge de rentabilité sans pour autant augmenter considérablement ses prix de vente.
Un autre élément à intégrer dans sa réduction des coûts concerne l’état des stocks. Il est fréquent de voir les entreprises accumuler les stocks de matières premières en période de hausse des prix. En réalité, les ressources doivent être achetées en fonction du besoin de production : les matières nécessaires pour fabriquer les produits les plus vendus doivent être stockées, car indispensables pour assurer la rentabilité, mais celles qui concernent les produits moins vendus doivent être achetées selon le besoin, auquel cas, elles risquent de rester en inventaire et de se déprécier avec le temps.
Suivre le cours des matières premières est également important pour planifier ses achats. Le prix en bourse du marché des matières premières peut varier du simple au double en très peu de temps, notamment en période d’instabilité économique. Avec un peu d'anticipation, il est ainsi possible d'acheter ses marchandises à des prix très avantageux.
Conclusion
En période de crise, une entreprise doit pouvoir réagir rapidement pour rester flexible. Comprendre comment les centres de dépenses interagissent entre eux devient alors indispensable pour actionner les différents leviers qu'une entreprise a à sa disposition. Afin de suivre vos contrats en toute simplicité, Kolecto vous propose de regrouper vos factures dans un seul et même espace numérique, ce qui simplifie aussi la clôture comptable. Vous pouvez ainsi voir en un coup d’œil l’évolution des prix pratiqués par vos fournisseurs et les contacter rapidement. Kolecto permet également le maintien des bonnes relations avec vos fournisseurs en vous alertant lorsqu'une facture doit être payée.