Produit constaté d'avance (PCA) : tout savoir sur cette notion comptable
Pour une gestion comptable rigoureuse, il est nécessaire de respecter certains principes fondamentaux de la comptabilité. Parmi eux, le principe de rattachement des produits et charges à l’exercice d’exécution. Dans le cadre d’un compte de trésorerie,cela signifie que le produit de la vente d’un bien ou d’un service doit figurer dans le compte de résultat de l’exercice au cours duquel ce bien ou ce service a effectivement été livré. Alors, comment faire si le paiement pour cette prestation est intervenu en avance, lors de l’exercice précédent ? C’est là qu’intervient la notion de produit constaté d’avance. Voyons en quoi il consiste et comment le comptabiliser.
Les points à retenir :
- Un produit constaté d’avance est une écriture comptable spécifique, qui traduit un paiement reçu par avance pour un bien ou un service qui sera livré lors de l’exercice comptable suivant.
- Il est comptabilisé à la clôture de l’exercice comptable dans le passif du bilan, c’est-à-dire parmi les dettes et obligations de l’entreprise.
- Ce n’est qu’une fois que le bien ou le service ont été livrés que est inscrit dans les produits du compte de résultat.
- Le produit constaté d’avance permet d’enregistrer anticipé tout en respectant.
Produit constaté d'avance (PCA) : définition
Le produit constaté d’avance (PCA) est une écriture comptable comptabilisée à la clôture d’un exercice comptable. Il correspond à un pour un bien ou un service qui sera fourni à une date ultérieure, au cours de l’exercice suivant.
🔎 En pratique ? Imaginons que la société A achète 1000 € de marchandises à la société B. Elle règle l’intégralité du montant de la vente pendant l’exercice N, alors que les marchandises ne lui seront livrées que lors de l’exercice N+1. On a alors un produit constaté d’avance qui correspond à la valeur des marchandises.
Le PCA est une écriture de régularisation, qui permet d’enregistrer le paiement reçu par avance tout en indiquant que l’entreprise a une dette (l’exécution de sa prestation) envers son client. Il permet de respecter le principe de rattachement des produits et charges à l’exercice d’exécution, et fait partie intégrante de la comptabilité d’engagement.
Le paiement est comptabilisé en tant que produit constaté d’avance dans le passif du bilan au cours de l’exercice N. Il n’est pas intégré au chiffre d’affaires et au résultat de l’exercice N. Il ne “bascule” dans l’actif qu’au moment de la livraison, à l’exercice N+1.
💡 Pour bien comprendre la logique du produit constaté d’avance, il est important d’avoir en tête le principe et le fonctionnement du bilan comptable et du compte de résultat :
- Le bilan comptable est une “photographie” du patrimoine de l’entreprise à un moment T, qui présente ce qu’elle possède (l’actif) et ce qu’elle doit (le passif).
- Le compte de résultat présente l’ensemble des charges (appauvrissements) et des produits (enrichissements) de l’entreprise au cours de l’exercice.
Le produit constaté d’avance est comptabilisé comme une dette de l’entreprise, car celle-ci n’a pas encore fourni le bien ou le service correspondant. Il correspond en quelque sorte à un crédit en sa faveur. Ce n’est qu’une fois que ce bien ou ce service seront livrés que le paiement sera enregistré comme un produit dans le compte de résultat.
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Produits constatés d'avance versus charges constatées d’avance
Le produit constaté d’avance est comptabilisé par l’entreprise qui vend ses produits ou services et . Du côté de l’acheteur, est considéré comme une charge constatée d’avance.
🔎 En pratique ? Si la société A a acheté 1000 € de marchandises à la société B, mais que ces marchandises ne lui seront livrées qu’à l’exercice N+1 :
- l’entreprise B (le vendeur) comptabilise un produit constaté d’avance de 1000 € ;
- l’entreprise A (l’acheteur) comptabilise une charge constatée d’avance de 1000 €.
Pourquoi constater des produits en avance ?
Le concept de produit constaté d’avance est central dans le cadre de la comptabilité d’engagement. Les PCA matérialisent le fait que l’entreprise a reçu un crédit de la part de son acheteur, et lui doit quelque chose (la livraison de biens ou de services).
Les produits constatés d’avance permettent de respecter le principe de indépendancedes exercices, en gardant la trace d’une rentrée d’argent, tout en indiquant qu’elle ne pourra être comptabilisée en tant que produit qu’à l’exercice suivant.
La notion de produit constaté d’avance permet de mieux analyser la situation financière de l’entreprise. Le versement d’argent en sa faveur n’est comptabilisé en tant que produit qu’à partir du moment où la transaction a connu son dénouement, à savoir la livraison des biens ou services dus.
Recevoir des paiements à l’avance peut être un moyen pour les entreprises de lisser leur trésorerie sur un exercice et d’éviter les problèmes de liquidités. Ce financement initial peut être utilisé pour couvrir les coûts de fourniture du service ou du bien. Les produits constatés d’avance facilitent donc la gestion de la trésorerie des entreprises, tout en offrant une traduction comptable rigoureuse du décalage entre le paiement et la livraison de la prestation.
Exemples de produits constatés d’avances
Exemple n°1 : facturation d’un loyer en avance
Julie facture fin décembre 2024 le loyer de son appartement pour la période de janvier 2025. La SCI propriétaire de l’appartement de Julie comptabilise alors ce loyer comme un produit constaté d’avance à la clôture de l’exercice 2024. Au mois de janvier 2025, la facture émise en décembre 2024 est intégrée aux produits qui rejoindront à terme le compte de résultat.
Exemple n°2 : facturation d’une partie d’une prestation en avance
Imaginons qu’une entreprise fait appel à une société de développement web pour créer son nouveau site. Le devis de 10 000 € HT est validé en octobre 2024. Pour des raisons qui relèvent de la gestion de leur trésorerie, les deux entreprises se mettent d’accord pour que l’intégralité du montant de la prestation soit versée fin 2024. Une facture unique est établie en novembre 2024 via un système de facturation électronique, et réglée dans la foulée.
Pour autant, la création du site web n’est pas finalisée fin 2024. La société de développement web estime que 25 % de la prestation a été effectuée à cette date, et que les 75 % restants seront livrés en 2025. Cela signifie qu’elle doit comptabiliser 75 % des 10 000 HT € versés comme un produit constaté d’avance pour 2024. Le montant correspondant aux 25 % déjà livrés peut être inclus dans les produits de son exercice 2024 et dans son chiffre d’affaires.
En d’autres termes, pour cette prestation, la société comptabilise 2500 € HT de produits dans son compte de résultat et 7 500 € HT de produit constaté d’avance à la clôture de l’exercice 2024.
Exemple n°3 : facturation par avance d’une prestation à amortir
Supposons qu’un cabinet de conseil signe fin 2024 un contrat annuel avec une entreprise de maintenance informatique, qui couvrira toute l’année 2025. Le contrat prévoit 6000 € HT d’honoraires annuels, soit 500 € HT par mois, à verser en une fois en décembre 2024. L’entreprise de maintenance doit enregistrer ces 6000 € HT en tant que produit constaté d’avance à la clôture de l’exercice 2024. En 2025, elle pourra enregistrer chaque mois 500 € HT de produits supplémentaires à son compte de résultat
Comment comptabiliser les produits constatés d'avance ?
Les grands principes de la comptabilisation des PCA
Comme nous l’avons vu, les produits constatés d’avance sont des écritures de régularisation enregistrées à la clôture d’un exercice comptable.
Leur comptabilisation suit la logique suivante :
- À la fin de l’exercice N, les paiements reçus pour des prestations qui n’ont pas encore été exécutées sont comptabilisés en tant que produits constatés d’avance. Ils sont enregistrés au passif du bilan.
- Au début de l’exercice N+1, cette écriture comptable est extournée (comptabilisée “à l’envers”) : le produit constaté d’avance redevient nul.
- Au cours de l’exercice N+1, une fois que la prestation a été exécutée, le montant du paiement est comptabilisé en tant que produit à l’actif de l’entreprise. Il sera donc inclus dans son compte de résultat pour l’année N+1.
Mode d’emploi pour comptabiliser un produit constaté d’avance
Selon le Plan Comptable Général (PCG), les PCA sont comptabilisés au passif du bilan sous le compte 487 "Produits constatés d'avance". Les écritures à effectuer dépendent de la nature de la prestation : vente de marchandises ou de services.
Pour les marchandises, il faut :
- débiter le compte 707 “Ventes de marchandises” ;
- créditer le compte 487 “Produits constatés d’avance”.
Pour les services, il faut :
- débiter le compte 706 “Prestations de services” ;
- créditer le compte 487 “Produits constatés d’avance”.
Au 1er janvier de l’exercice suivant, on procède à l’extourne de l’écriture : on l’annule en la comptabilisant à l’envers. En d’autres termes, on débite le compte 487 “Produits constatés d’avance”, puis on crédite le compte 706 “Prestations de services” ou le compte 707 “Ventes de marchandises”.
💡 Le montant des produits constatés d’avance est toujours exprimé hors taxe (sans TVA).
En comptabilité de trésorerie, au moment de la livraison des biens ou de la fourniture des services, le montant correspondant est comptabilisé comme un produit. On débite le compte 512 “Banque” et on crédite le compte 706 “Prestations de services” ou le compte 707 “Ventes de marchandises”, ainsi que le compte 44571 “TVA collectée”.
Produits constatés d’avance et comptes annuels
Les produits constatés d’avance constituent des passifs. Ils doivent donc être inscrits dans la colonne de droite du bilan comptable, aux côtés de toutes les dettes et obligations. Ils figurent plus précisément en bas de cette colonne. À l’inverse, les charges constatées d’avance sont des actifs et figurent dans la colonne de gauche du bilan comptable.
Par ailleurs, lorsque le montant des produits constatés d’avance est significatif, le Code de commerce demande qu’une information explicative soit insérée dans l’annexe des comptes annuels.
En conclusion, le produit constaté d’avance est une notion clé pour la comptabilité d’engagement des entreprises. Il permet d’établir des états comptables précis et transparents, tout en garantissant le respect du principe de séparation des exercices comptables. En vous permettant de suivre rigoureusement le cycle de vie de vos factures, Kolecto vous aide à comptabiliser vos produits et charges constatés d’avance et à tenir vos états comptables à jour. Pour en savoir plus sur la gestion des ventes avec Kolecto, rendez-vous ici.
En collaboration avec Marie Cordier, rédactrice spécialisée Fintech